La vérité de lexistence de Dieu a une telle importance que chaque homme a le devoir grave, envers lui-même comme envers son prochain, détudier à fond les raisons de croire suffisantes pour tous, et, sil est parvenu à connaître la vérité, dy adhérer et dy être fidèle dans sa conduite.
Il existe de nombreuses preuves de lexistence de Dieu et de sa Révélation, accessibles à la raison humaine. En voici une qui repose sur des données certaines. Cette preuve est rigoureuse. Elle comprend sept affirmations qui senchaînent.
1) Tout ordre prouve lexistence dune intelligence.
2) Il y a de lordre dans lunivers.
3) Lordre que nous constatons dans lunivers prouve lexistence dune intelligence supérieure.
4) Lintelligence ordonnatrice des choses du monde en est nécessairement la créatrice.
5) Lintelligence créatrice et ordonnatrice du monde dispose dune puissance infinie; on lappelle Dieu.
6) Dieu a-t-Il révélé aux hommes une religion?
Or, Dieu a parlé. Bien plus: Dieu a tant aimé le monde, quIl lui a donné son Fils unique (Jésus-Christ), afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle (Jn 3, 16). Lexistence historique de Jésus-Christ na été niée par aucun historien sérieux; elle est établie par le témoignage oculaire des Apôtres, mais aussi par des auteurs païens ou juifs, contemporains de Jésus-Christ (Tacite, Flavius-Josèphe...). Les Évangiles, récits historiques de la vie et de la prédication de Jésus-Christ, comme de sa mort et de sa résurrection, ont été composés entre les années 40 et 100, par des Apôtres (saint Matthieu et saint Jean) ou leurs collaborateurs directs (les Évangélistes saint Marc et saint Luc). Leur authenticité est incontestable; elle est attestée par le nombre et lancienneté des manuscrits concordants qui sont parvenus jusquà nous. Leur véracité est prouvée par le martyre des Apôtres et de nombreux disciples contemporains de Jésus, qui préférèrent les tortures et la mort au reniement de leur Foi.
Or, les Évangiles enseignent clairement que Jésus-Christ sest dit le Fils unique de Dieu (cf. Mt 16, 16-17; Jn 17, 21-22, etc.), et quIl a prouvé cette affirmation par des miracles, surtout par sa propre Résurrection. Nous pouvons conclure, en toute certitude, que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu lui-même, égal au Père: Le Père et moi, nous sommes un (Jn 10, 30). En conséquence, nous devons adhérer à lenseignement du Christ.
7) Jésus-Christ a-t-il fondé une Église? Quelle est cette Église?
Cette Église est placée sous lautorité des Apôtres qui ont reçu de Jésus une triple mission:
-enseigner: Allez, enseignez toutes les nations (Mt 28, 19); celui qui vous écoute, mécoute, celui qui vous rejette, me rejette; et celui qui me rejette, rejette celui qui ma envoyé (Lc 10, 16).
-gouverner: Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le Ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre le sera aussi dans le ciel (Mt 18, 18).
-sanctifier, principalement par les sacrements: Baptisez toutes les nations au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit (Mt 28, 19); faites ceci en mémoire de moi (Lc 22, 19).
Cette Église est une société monarchique dont saint Pierre est le chef. Jésus-Christ a dit à cet apôtre seul: Tu es Pierre... (Mt 16, 18 - cf. plus haut); jai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas... affermis tes frères (Lc 22, 32); sois le pasteur de mes brebis (Jn 21, 17).
Les prérogatives de saint Pierre et des Apôtres sont passées à leurs successeurs, le Pape et les évêques, selon ces paroles que Jésus leur a dites: Voici que je suis avec vous tous les jours, jusquà la fin du monde (Mt 28, 20).
Or, seule lÉglise catholique conserve tous ces éléments caractéristiques de lÉglise du Christ, et, en premier lieu, la soumission au Pape, comme nous allons le voir.
PREUVES SUPPLÉMENTAIRES:
- Une: LÉglise catholique est une par sa doctrine; les fidèles de toutes les nations professent le même Credo. Lobjet de la Foi est le même pour tous: ce sont les vérités proposées comme telles par le magistère de lÉglise. On peut avoir une vue générale de ces vérités en consultant le Catéchisme de lÉglise Catholique publié en 1992.
LÉglise catholique est une par son gouvernement. Le collège des évêques (actuellement au nombre de plus de 4000) tire son unité de lunion avec le Pontife romain, le Pape, vicaire de Jésus-Christ. Cette unité contraste avec les divisions que lon observe dans les autres confessions chrétiennes; il y a plus de 15 Églises orthodoxes autocéphales, cest-à-dire indépendantes, et plusieurs centaines de confessions se réclamant du protestantisme (très divisées en matière de dogme et de morale).
- Sainte: Tous les hommes instruits reconnaissent la haute sainteté de la morale catholique (même ceux qui se disent incapables de sy conformer), en ce qui concerne les Commandements, les conseils de perfection et les moyens puissants mis à la disposition de tous: culte, sacrements, vie religieuse. La sainteté est héroïque chez les saints canonisés, proclamés tels par le Pape, après un examen très sérieux. De nos jours encore, de nombreux fidèles, dans le monde, manifestent une vertu héroïque jusquà même accepter le martyre pour lamour du Christ et la fidélité à son Église. La sainteté est ordinaire dans un très grand nombre de prêtres vivant dans le célibat, de religieux, de religieuses observant les vux de pauvreté, de chasteté et dobéissance, et chez de très nombreux laïcs. Aucune autre société ne possède autant de marques de sainteté; cest là un miracle moral.
- Catholique: LÉglise Romaine est catholique, cest-à-dire universelle; elle sétend au monde entier (près dun milliard de fidèles), elle est indépendante des pouvoirs politiques, ce qui lui est particulier. Cette conjonction dune telle unité et dune telle universalité, cette catholicité, dépasse les forces humaines. Elle constitue un miracle moral. En effet, plus les membres dune société sont nombreux et différents, plus son unité est difficile à réaliser; or, malgré de profondes différences de langues, de civilisations, de cultures, en dépit de lattachement des hommes à leurs opinions particulières, les Catholiques des diverses nations professent le même Credo. Malgré des pressions et influences diverses, lÉglise Romaine garde son unité hiérarchique. Cest là un signe de lintervention divine qui seule peut produire et conserver une telle unité au milieu dune si grande diversité. Les autres religions nont pas une telle universalité jointe à une telle unité.
- Apostolique: LÉglise catholique est apostolique parce quelle est fondée sur les Apôtres, témoins choisis et envoyés en mission par le Christ lui-même (Mc 3, 13-14; Ép 2, 20); elle garde et transmet, avec laide du Saint-Esprit qui habite en elle, lenseignement, le bon dépôt de la foi. Les Églises et Confessions protestantes, et lÉglise anglicane ont perdu la succession apostolique en cessant de conférer validement aux évêques lOrdination qui les relie aux Apôtres; quant aux Églises orthodoxes, elles ont bien conservé une succession apostolique, mais elles refusent la soumission due au Pontife romain, dont elles ne reconnaissent pas lautorité suprême. Ces Confessions possèdent des éléments de sanctification qui proviennent de la part de vérité révélée quelles ont conservée (cf. concile Vatican II, constitution Lumen gentium, n. 8); mais elles présentent des déficiences dogmatiques et morales venant de leur rupture historique avec la Tradition vivante. Cest pourquoi on doit prier pour que tous viennent à lunité catholique, pour quil ny ait quun seul troupeau et un seul pasteur (Jn 10, 16).
Lapostolicité de lÉglise catholique se manifeste aussi par son expansion missionnaire et par lhéroïsme de tous ceux, prêtres, religieux et laïcs qui travaillent à gagner les âmes au Christ dans les continents récemment évangélisés (Asie, Afrique), sans autre espoir de récompense que le Royaume des Cieux.
2) Les miracles physiques confirment que le catholicisme est la vraie religion.
RÉPONSE À DEUX OBJECTIONS COURANTES:
Réponse: Ces religions comportent, à côté derreurs plus ou moins graves, et toujours dommageables aux âmes, sur Dieu, la morale, la destinée éternelle de lhomme, des parcelles de vérité qui satisfont en partie les besoins des consciences religieuses (surtout les religions qui sappuient sur la Révélation divine de lAncien Testament). Le désir dabsolu et le caractère religieux qui sont inscrits dans lâme humaine par le Créateur expliquent le succès et la durée de ces religions. Mais il ne faut pas se dissimuler, par ailleurs, le rôle du diable qui sefforce dégarer et de séduire les hommes, et y réussit trop souvent à cause de la complicité quil trouve en eux (à la suite du péché originel). Des religions à la morale moins austère que le catholicisme, et qui pactisent plus ou moins avec les vices, sont assurées de faire des adeptes, surtout si elles sont appuyées par le pouvoir civil. Le nombre plus ou moins élevé de leurs fidèles nest pas un critère de vérité.
Nous pouvons prier pour que Dieu, dans sa miséricorde et par les mérites de la Passion de Jésus-Christ, daigne éclairer, guider vers Lui et conduire au salut éternel les hommes qui ignorent lÉvangile et qui, sous linfluence de la grâce divine, cherchent la vérité dun cur sincère, sefforçant dobéir à la volonté divine connue par leur conscience.
Réponse: Il ny a pas un trait du message chrétien qui ne soit, pour une part, une réponse à la question du mal. Dieu nous a créés pour être heureux et il nous a élevés à létat surnaturel dans le dessein de nous rendre à jamais participants de sa Béatitude infinie. Mais laccomplissement de ce dessein damour du Créateur suppose chez lhomme la liberté; cest librement que nous devons aimer Dieu, avec le secours indispensable de sa grâce. Or, nos premiers parents, Adam et Ève, abusant de leur liberté, ont désobéi à Dieu, à linstigation du diable (cf. Livre de la Genèse, 3). Ils ont voulu être comme Dieu, mais sans Dieu et non pas selon Dieu; cest le péché originel, premier péché, transmis à tous les hommes par voie de génération, qui a entraîné des conséquences tragiques: la perte de létat de sainteté et de la justice originelle, lignorance, la concupiscence; le péché a désormais régné dans le monde, et avec lui ses conséquences: la souffrance, la mort, tous les maux qui existent dans le monde. Dieu, dans sa Sagesse et sa Bonté infinies a permis cela, et, dans un dessein de miséricorde, a voulu, par lIncarnation et la mort rédemptrice de son Fils, racheter tous les hommes et offrir à tous ceux qui le voudraient le bonheur éternel: le Ciel. La Rédemption accomplie par Jésus-Christ ne supprime pas la souffrance ni le mal, mais transfigure les épreuves en donnant aux hommes les grâces nécessaires pour les surmonter, et pour remporter ainsi une victoire éclatante et définitive sur le démon. Les difficultés que nous avons à vaincre augmentent nos mérites et donc notre gloire future dans le Ciel. De ces maux, Notre-Seigneur sait tirer un plus grand bien: Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, affirme saint Paul (Rm 8, 28). «Car le Dieu Tout-puissant... puisquIl est souverainement bon, ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans ses uvres, sil nétait assez puissant et bon pour faire sortir le bien du mal» (Saint Augustin, Enchiridion, 11, 3).
CONCLUSION PRATIQUE: OÙ ALLONS-NOUS?
A) Quelle est la chose essentielle? Comme nous lavons dit plus haut, Dieu nous a créés par amour pour nous faire partager éternellement son bonheur divin. Pour cela, Il nous a fait le don précieux de la liberté, afin que nous répondions par un amour non contraint à son dessein sur nous. Si donc nous voulons le bonheur du Ciel, nous lobtiendrons en observant ici-bas, avec le concours de la grâce, les Commandements de Dieu. Mais si nous ne le voulons pas, nous ne laurons pas, car Dieu respecte notre liberté; ce sera alors le malheur éternel de lenfer, le ver qui ronge et ne meurt pas, le feu qui ne séteint pas (Mc 9, 48), dont Jésus a si souvent parlé.
Par suite du péché originel, notre nature tend au mal; il est donc nécessaire de faire effort pour éviter lenfer et sauver son âme. Cest ce quon appelle faire son Salut.
B) Quand sera tranché le problème de notre Salut? Le jour de notre mort, immédiatement suivie du Jugement de Dieu. Quand mourrons-nous? Nous ne le savons pas: Tenez-vous prêts, nous dit Jésus. Large est la voie qui conduit à la perdition et ils sont nombreux ceux qui la suivent. Combien est resserrée la voie qui mène à la vie éternelle, et quil y en a peu qui la trouvent! (Mt 25, 13; 7, 13-14). Le grand nombre de ceux qui négligent laffaire de leur Salut éternel ne leur donne pas raison.
C) Comment être sauvé? Par la Foi en Jésus-Christ, lincorporation à son Église, la réception des sacrements (Baptême, Eucharistie, Pénitence, etc.) et lobservation des Commandements. Mais parce que nous sommes faibles et parce que la fidélité au Christ peut aller jusquà exiger le don de notre vie, deux conditions sont nécessaires pour que nous puissions recevoir la grâce indispensable den-haut:
- Lhumilité: Saint Bernard lappelle «le fondement et la gardienne de toutes les vertus». Reconnaître notre faiblesse, notre bassesse, notre impuissance, cest la condition préalable de lamitié et des secours divins. Jésus nous en a donné le plus sublime exemple en shumiliant lui-même jusquà la mort de la Croix.
- La prière: Demandez, et vous recevrez; frappez, et lon vous ouvrira, nous dit Jésus-Christ (Mt 7, 7). La prière doit être humble, confiante et persévérante. «Celui qui prie se sauve certainement; celui qui ne prie pas se damne certainement» (Saint Alphonse de Liguori). LÉglise recommande spécialement le recours à lintercession de la Très sainte Vierge Marie et de saint Joseph.
Jésus-Christ nous assure: si tu peux croire, tout est possible à celui qui a la foi (Mc 9, 23). Ayons aussi confiance dans cette autre parole du Christ: Mon joug est doux et mon fardeau léger (Mt 11, 30), et, comme nous le recommande saint Benoît, ayons soin «de ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu» (Règle, c. 4).
On peut demander dautres exemplaires de cette lettre apologétique à lAbbaye Saint-Joseph.
Pour approfondir les preuves de la divinité du Christ, les Éditions T.M. proposent:
Je crois en Jésus-Christ le Fils de Dieu et Jésus-Christ et son Église; en vente à lAbbaye.
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