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Ariane Lüthi (Basel)



Andréas Pfersmann (2011): Séditions infrapaginales. Poétique historique de l'annotation littéraire (XVIIe–XXIe siècles). Genève: Droz.



Cette étude remarquable d'Andréas Pfersmann, spécialiste de l'annotation littéraire qui a consacré de nombreuses études aux notes tout au long de ces vingt dernières années (cfr. 2004), marque probablement un tournant dans la recherche française qui ne s'est, jusqu'à présent, pas trop intéressée au phénomène marginal – puis marginalisé – de la note infrapaginale. Alors que des érudits allemands se penchent depuis plus de cent ans sur la question des Noten et Fußnoten, et que le célèbre essai d'Anthony Grafton, The Footnote. A Curious History (1997) est devenu un classique traduit en allemand (Die tragischen Ursprünge der deutschen Fußnote, 1998) ainsi qu'en français (Les origines tragiques de l'érudition. Une histoire de la note en bas de page, 1998), on ne peut que souhaiter une réception aussi accueillante à cet ouvrage foisonnant où la qualité de l'érudition et celle de l'écriture se valent.

Deux citations allemandes sont mises en exergue et indiquent, au seuil du livre, les premières pistes de pensée par le biais de deux penseurs programmatiques: Lichtenberg et Walter Benjamin. "Es gibt kein sichereres Kriterion von einem großen Schriftsteller, als wenn sich aus seinen Anmerkungen en passant Bücher machen lassen", nota le premier dans ses Sudelbücher [Cahiers d'aphorismes], alors que l'auteur d'Einbahnstrasse [Sens unique] afficha, à la fin d'un fragment intitulé "Nr. 13": "XIII. Bücher und Dirnen – Fussnoten sind bei den einen, was bei den anderen Geldscheine im Strumpf". En quoi ces deux citations sont-elles annonciatrices pour l'approche des proses notulaires qui va suivre? En paraphrasant librement, on dira que les notes, bien que discours parasites toujours greffés sur un autre texte, forment souvent le point de départ, le soubassement, le fondement du livre. Les annotations sont comme des amorces ou des appâts incitant à lire le roman de différentes façons, en multipliant les pistes de lecture possibles. Ce sont ces usages créatifs du régime infrapaginal, soit les multiples formes de la prose notulaire, qu'Andréas Pfersmann se propose de retracer – non seulement du XVIIe siècle à nos jours, comme l'annonce le sous-titre de son étude, mais aussi en faisant un détour indispensable par l'antiquité, le Moyen Âge et la poétique de la Renaissance, afin de mieux comprendre ce qui se passe au XVIIe siècle. Enfin, le comparatiste emmène ses lecteurs même plus loin puisque, lors d'une petite parenthèse, il est également question de la Chine et de l'Égypte des Pharaons. Ici aussi, le phénomène de l'annotation, les commentaires exprimés "hors cadre", sont multiples et instructifs, c'est pourquoi il est important de montrer, visuellement, la page glosée, afin d'illustrer que ce sujet n'est en aucun cas un "monopole de l'Occident", puisque "différentes civilisations ont cherché à réunir sur un même support un texte et le commentaire qu'il a pu susciter ultérieurement. Le détour par l'histoire du livre ancien est également instructif pour comprendre pourquoi le codex a rendu plus facile les scolies et autre inscriptions marginales." (24) Somme toute, il s'agit essentiellement de questionner l'ambiguïté des notes – gloses, marginalia, commentaires et autocommentaires, etc. – qui sont d'une part liées à des stratégies discursives comme la digression, la parenthèse, la discontinuité du discours principal, soit la rupture, mais qui relèvent d'autre part aussi du lien dû aux éléments qui rapprochent les notes et le texte. Cette distance, cet intervalle entre le centre et les marges, forment pour ainsi dire des leitmotive souterrains de toute réflexion sur les notes.




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Séditions infrapaginales relève d'une structure tout à fait traditionnelle. Le lecteur y repère la tripartition classique: la première partie étant consacrée à la tradition de l'annotation littéraire, la deuxième présente "l'âge des remarques", à savoir essentiellement le Siècle des Lumières, moment clé pour le foisonnement des notes infrapaginales (et autres), alors que la troisième partie illustre les "modernités marginales", c'est-à-dire la seconde moitié du XXe siècle et la production contemporaine (second moment clé pour la production prolifique de l'annotation littéraire). Ces trois grands chapitres sont toutefois encadrés par deux parties plus originales, la première étant une introduction peu habituelle pour un tel ouvrage (publié avec le concours du Centre transdisciplinaire d'épistémologie de la littérature de l'Université de Nice-Sophie Antipolis et de l'École doctorale de l'Université de Paris-IV). Un dialogue fictif d'une quinzaine de pages, conversation entre l'auteur et un premier lecteur critique, voire provocateur, forme ici le texte liminaire qui ne fait pas défaut d'humour et permet de dévoiler la subtilité du spécialiste anticipant d'emblée certains reproches en les plaçant dans la bouche de son interlocuteur, alter ego qui le soutient dans sa démarche tout en le remettant, apparemment, en question. Les toutes dernières pages de l'étude répondront en quelque sorte au registre de cette ouverture, même si la stratégie mise en œuvre est différente. Intitulé "Fahrenheit***", cet épilogue situe le travail – qui est aussi un trajet, puisque résultat de deux décennies de recherches – accompli sous le régime de la spéculation, commençant par un motto composé d'un simple *, puis par le début d'une phrase hypothétique ("**Et si…") laissée en suspens, enfin, "***Imaginons". Commence alors le texte de cette ultime partie – ou aurait-il peut-être déjà commencé avant? y a-t-il ici une frontière entre texte et hors-texte? – qui est d'abord un pastiche parodique du fameux roman ayant donné le nom à cet épilogue…

Revenons à l'ouverture de la parenthèse soi-disant métaréflexive où le commentaire de l'approche choisie l'emporte: "En guise d'ouverture" met en scène l'auteur qui se voit confronté aux questions d'un interlocuteur qui aurait lu l'intégralité du manuscrit et relevé des points épineux, des contradictions apparentes. C'est alors, pour Andréas Pfersmann, le moment de revenir sur certains préceptes; on aura reconnu le lieu stratégique de la préface pour expliquer pourquoi cette approche comparatiste envisage non seulement plusieurs siècles, mais, bien sûr, aussi plusieurs littératures, et pourquoi certains auteurs majeurs n'y sont traités que marginalement, alors que des écrivains moins connus, comme Andréa de Nerciat ou Simonne Jacquemard, y occupent une place centrale. En lisant cette préface qui veut pourtant se donner les allures d'un simple entretien, on réalise entre autres les faits suivants: si les notes marginales deviennent dans cette étude le phénomène central, si les marges se déplacent pour ainsi dire vers le centre, et vice versa, il en va de même pour cette partie liminaire de l'étude, badinage amical dont la versatilité fait penser à la liberté de ton de maintes notes, mais qui contient, avec l'épilogue, un condensé de toute la théorie de cette riche poétique historique de l'annotation. Deuxièmement, la forme du dialogue convient parfaitement pour introduire une réflexion sur les notes et la dimension dialogique qui leur est propre. En effet, avec les notes, on entre dans ce que l'on peut nommer le "laboratoire du dialogisme", même si ces énoncés ne sont pas toujours une ouverture, puisqu'elles "visent parfois aussi à orienter la lecture, à essayer de contrôler la réception, à “monologiser” le texte. Mais dans quel sens? C'est tout le problème." (20) Ce sont précisément de telles ambiguïtés, des tensions ou confrontations qui posent éventuellement des problèmes herméneutiques considérables, que l'auteur envisage tout au long de cette étude de 536 pages tout en variant les approches de façon complémentaire, tantôt historique, tantôt poétique, analysant des époques et des filiations, mais aussi des œuvres en tant que "cas" particuliers.




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Enfin, que faut-il entendre par cette "poétique historique", perspective double annoncée dès le sous-titre de l'ouvrage? En optant pour cette complicité, Andréas Pfersmann situe son approche dans la prolongation des théoriciens russes fidèles au comparatiste Aleksandr Veselowksij (auteur d'un ouvrage paru en 1893 qui s'intitulait précisément poétique historique). De nos jours, il importe encore de démontrer que l'on ne peut pas séparer la poétique des analyses historico-sociales. Le spécialiste de l'annotation souligne: "À mes yeux, la poétique historique se consacre à l'examen théorique et philologique de dispositifs formels à la lumière des médiations qui permettent de comprendre leur rôle précis dans une constellation sociale et un champ littéraire historiquement déterminés." (23) L'exemple de l'annotation littéraire illustre parfaitement que la dimension historique et la poétique, soit l'histoire et la théorie littéraire ne peuvent faire abstraction l'une de l'autre. Là aussi, on se situe dans la lignée de la Théorie du roman de Lukács et de la pensée de Bakhtine, tradition que l'auteur revendique dans son dialogue d'ouverture.

La première partie de l'étude, "Poétique et phénoménologie de la note" (27–135), pose la question de savoir ce que c'est qu'une note: qu'a-t-on entendu, à quel moment et où, par ce terme? Le phénomène de la note étant abordé dans une perspective historique, poétologique et phénoménologique, un bref détour retraçant les étapes incontournables de l'histoire ancienne des scolies et des gloses permet d'aborder les civilisations anciennes, le Moyen Âge et la Renaissance, puis de montrer de quelle manière l'apparition de l'imprimerie a uniformisé la présentation des notes. Sont également abordées les nombreuses querelles concernant les notes considérées comme bonnes ou "méchantes", mais aussi leur localisation (digressions infrapagniales sous forme de notes en bas de page vs. en fin d'ouvrage) – vif débat qui implique deux visions fort différentes de la lecture, l'une savante, l'autre plus récréative, n'étant pas – ou alors différemment – interrompue par les annotations. On s'aperçoit à quel point de tels débats sont liés à des questions de rythme et de temps, de linéarité et de discontinuité. Les tensions concernant les digressions infrapaginales s'enchaînent avec Rousseau et Goethe, deux auteurs cruciaux pour la thématique de ce tableau historique. Le parcours allant de Cervantès à Balzac, la question de l'utilité des notes est également abordée: supplément inutile, voire pédant, ou au contraire ajout éclairant? Nombreuses sont les œuvres où l'on trouve de telles réflexions. En ce qui concerne les éléments de la poétique de la note, on évoquera en particulier Jean-Paul et ses remarques concernant la Noten-Prose, mais aussi des auteurs comme Heinse et Sade, qui font "un usage artistique, littéraire, et non plus uniquement savant, critique ou idéologique, de la glose" (135).




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"Cum notis variorum: l'âge des remarques" (137–330), annonce la deuxième partie qui s'ouvre sur une citation de L'Année littéraire de 1781. Cet extrait cerne une habitude de l'écriture fictionnelle de la fin du XVIIIe siècle, à savoir d'accompagner les récits – mais aussi les pièces de théâtre ou des recueils de poèmes – de notes auctoriales. Bien que les auteurs insèrent depuis la Renaissance des commentaires dans leurs propres textes, afin de limiter les interprétations excessives des commentateurs, ce n'est qu'au Siècle des Lumières, et notamment à l'instar de La Nouvelle Héloïse, que la note quitte son usage principalement savant pour conquérir la littérature occidentale. Commence alors ce qu'Andréas Pfersmann appelle "l'âge des remarques". Ces "séditions infrapaginales" ou "proses notulaires", selon la terminologie de la présente étude, apparaissent dans les œuvres d'imagination et s'inscrivent dans une véritable stratégie littéraire. On les distinguera dès lors des notes dites "allographes", ajoutées par les traducteurs d'une œuvre, mais où l'on peut également observer un raffinement littéraire, une recherche originale au niveau de l'écriture et de la distance prise par rapport au texte annoté. Essentiellement consacré au XVIIIe siècle, ce chapitre aborde les "heurs et malheurs de l'autorité" par le biais de la querelle des Anciens et des Modernes (soit la remise en question de l'autorité), mais aussi l'apparente opposition entre l'espace public et l'écriture plus personnelle des notes, l'annotation ludique et parodique, voire le "priapisme infrapaginal" et les "apostilles" du roman. Comme le montre l'analyse des œuvres de nombreux auteurs, trois genres représentent les terrains particulièrement fertiles pour les notes: la satire, la poésie didactique, et le roman épistolaire. Ces trois genres fleurissent au XVIIIe siècle, mais se feront sensiblement plus rares au XIXe. Enfin, suite à la conception de l'illusion romanesque défendue par Balzac et ses héritiers, "la mode de la fiction annotée se tarit à partir des années 1850 au point que nous vivons encore aujourd'hui sur un modèle dominant de la fiction où la mention des sources peut paraître “fautive ou inhabituelle” à un critique moderne" (318).

La troisième partie, intitulée "modernités marginales" (331-468), aborde la renaissance de la prose notulaire aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Une citation importante de Thomas Mann ouvre le chapitre: extraite d'une lettre du 30 décembre 1945 adressée à Theodor W. Adorno, elle montre à quel point l'auteur du Doktor Faustus, en bon héritier du grand roman réaliste et naturaliste, s'interdit de recourir aux notes. Toutefois, peu de temps après, la situation ne sera plus la même: dans la mesure où la conception de l'illusion romanesque change, les interventions infrapaginales obtiennent un autre statut. Il est question d'"autonotistes" (335), d'autocommentaires, de parodies de l'annotation érudite (chez Borges, par exemple). C'est après la Seconde Guerre mondiale que l'écriture marginale redevient ainsi un phénomène récurrent, si l'on pense à Aragon (dont l'ouvrage Henri Matisse, roman est analysé), Beckett, Butor, Arno Schmidt, Nabokov, Robbe-Grillet, Alexander Kluge, Uwe Dick, Jean-Jacques Schuhl… Chez tous ces écrivains, l'emploi des notes relève d'un usage inédit de la mise en page et des ressources typographiques. Leur usage créatif des divers registres de la prose notulaire met en lumière ce que l'on peut nommer "l'extraterritorialité de la note" (476), mais surtout une extraordinaire liberté de ton. Traitant de la fiction narrative d'avant-garde, Andréas Pfersmann analyse notamment le "roman philologique" (édition critique fictive) et le "roman de la contre-histoire" (où le jeu formel cède sa place à un usage politique des notes). En somme, il s'agit de différents scénarios concernant la "suprématie de la note", les marges étant visiblement "au pouvoir" (383).




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Le titre de l'épilogue, "Fahrenheit***", fait évidemment allusion à Fahrenheit 451, roman de science-fiction dystopique de Ray Bradbury publié en 1953, puisque le début du chapitre conclusif donne à lire un "plagiat" ou une "parodie caricaturale" (469) du roman culte. On pourrait aussi parler d'un ardent plaidoyer contre la nudité textuelle exigée par ceux et celles qui aimeraient se débarrasser, si possible une fois pour toute, du poids des scholies. Mais que resterait-il de certains textes littéraires si on les amputait de toues leurs proses notulaires? Un squelette? "Pale Fire se réduirait à un poème précédé d'une préface, mais privé à la fois du commentaire annoncé et de toute substance romanesque. La Reprise deviendrait incompréhensible […]. La Caverna de las ideas perdrait tout son sel métaleptique, lié à la transgression des deux niveaux du récit qui se déroulent de part et d'autre de la page […]. House of leaves ne serait plus que l'ombre de lui-même, avec un vague récit fantastique et un reste de fantaisies typographiques dont on ne saisirait plus les enjeux." (470s.) En d'autres termes, en éliminant les notes, on "gommerait" dans bien des cas les marques de l'Histoire, et du coup la façon dont les auteurs ont tenté de s'y inscrire. Andréas Pfersmann plaide dès lors, après des centaines de pages illustrant la prolifération des proses notulaires, contre la censure et la mauvaise presse concernant les notes, donc pour la conservation de celles-ci dans l'édition – ainsi que dans la réédition – de textes. Suit alors un véritable éloge de la note. Ce qu'il écrit finalement au sujet de son objet, vaut bien sûr aussi pour son propre ouvrage: "Écrire et, a fortiori, publier un texte en l'accompagnant soi-même de notes interlinéaires, marginales, infrapaginales ou finales, c'est l'inscrire dans une représentation spatiale qui suppose, pour connaître une réception adéquate, un dispositif écrit, fragment de papyrus, codex manuscrit, feuille volante, incunable, livre imprimé, tableau noir ou tee-shirt, ou son transcodage partiel sur l'écran d'un ordinateur." (473s.) On indiquera, pour conclure, que la présente étude est étoffée de plus de 1000 notes en bas de pages: ajouts servant à prouver, à préciser ou à commenter, la représentation spatiale reflète pour ainsi dire ce dont elle parle.

À la fin de son étude, le critique pose la question générique pratiquement incontournable: la note est-elle un genre à part entière ou plutôt une forme littéraire? Piste de réflexion abordée très rapidement, on se demandera peut-être pourquoi elle ne se situe que dans les marges de cette publication; or ce questionnement ouvrirait un vaste champ et demanderait un second livre, consacré à d'autres centres de gravitation que ceux cernés par cette étude comparatiste qui a – entre autres – le mérite de soumettre d'innombrables extraits notamment en allemand, anglais et espagnol, citations données en langue originale suivies d'une traduction française exemplaire. Une bibliographie sélective d'une trentaine de pages ainsi qu'un index utiles arrondissent cet excellent ouvrage qui est par ailleurs muni d'illustrations bien choisies.

Bref, une étude sur "the devil's detail" (selon la formule de Chuck Zerby 2002) incitant à la lecture critique et au regard attentif, porté sur des stratégies discursives et des registres variés, mais qui invite également à la réflexion, tout en abordant la (méta)réflexivité, les ouvertures du texte dues aux digressions, aux ruptures et aux reprises – phénomènes de disjonction et de conjonction. Si Gérard Genette (1987) fut l'un des premiers à questionner systématiquement les "seuils" du texte, il est temps de sonder, à l'instar d'Andréas Pfersmann, les "séditions" infrapagniales, c'est-à-dire les soulèvements contre l'autorité textuelle établie, mais encore trop souvent irréfléchie.




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Références bibliographiques

Dürrenmatt, Jacques / Pfersmann, Andréas (éds.) (2004): L'espace de la note. Rennes: PUR.

Genette, Gérard (1987): Seuils. Paris: Le Seuil.

Grafton, Anthony (1997): The Footnote. A Curious History. Cambridge, MA: Harvard University Press.

Zerby, Chuck (2002): The Devil's Detail. A History of Footnotes. New York, Londres, etc.: Simon & Schuster.