Rapports

Mobilité et qualité: la pratique à suivre pour le séjour à l'étranger des étudiants

Jim Coleman
University of Portsmouth, UK

Table de matières
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Chaque année, plus d'un million des 80 millions et plus d'étudiants dispersés dans le monde passent une partie de leurs études universitaires à l'étranger. Les études à l'étranger relèvent d'une très ancienne tradition : les Japonais étudient à l'étranger depuis presque 2000 ans. En Europe, qui affirme avoir inventé l'université il y a 800 ans, ce fut la norme pendant des siècles pour les érudits, qui utilisaient le latin comme lingua franca, d'apprendre et d'enseigner dans plusieurs pays. ERASMUS n'est pas uniquement le sigle de la source de financement des programmes de mobilité, c'est également un hommage à un natif de Rotterdam dont la vie universitaire couvrait Paris, Bâle, Cambridge et Turin.

A notre époque, l'UE a indiqué le chemin à suivre, par le biais des Programmes Communs d'Etudes (1976), d'ERASMUS (1987) et de SOCRATES (1995), qui encouragent la mobilité des étudiants comme une voie vers la compétence en langues étrangères, la compétence interculturelle et une véritable mobilité entre les Etats Membres. Le progrès a été remarquable: en 1987, 300 universités avaient échangé 3,000 étudiants; en 1997, 1,500 universités ont échangé 80,000 étudiants. Un demi million d'étudiants ont désormais bénéficié du programme et les échanges sont également plus diversifiés géographiquement. Grâce aux dix années de travail acharné de l'équipe de Cassel, le fonctionnement des programmes a fait l'objet d'une recherche approfondie.

Tandis qu'en Europe la mobilité des étudiants est souvent perçue comme une activité réciproque, l'Amérique du Nord adopte une perspective différente. Les étudiants étrangers constituent une source de revenu, ils doivent parler anglais et leur nombre supporte une importante industrie de contrôle. Les Américains moyens se voient une vocation internationale moins importante : 95% n'ont pas de passeport, les langues étrangères sont peu étudiées, et les échanges universitaires ne nécessitent souvent aucune compétence dans une langue étrangère. Un programme d'études à l'étranger type signifie qu'un groupe est transplanté à l'étranger, mais au sein des structures universitaires et pastorales de l'institution américaine, tandis que le modèle européen se concentre sur le placement d'étudiants individuels dans un contexte totalement étranger et souvent pour une durée plus longue.

Les Européens ne sont pas pour autant nécessairement d'accord sur la signification de séjour à l'étranger des étudiants. Les difficultés rencontrées par le Système de Transfert de Crédits Européen - et sans doute la nécessité de le créer - indiquent la résistance de certaines institutions individuelles ou de systèmes nationaux à reconnaître la valeur des études entreprises ailleurs. Même les termes largement utilisés - séjour à l'étranger, Auslandsaufenthalt, residence abroad - ne sont pas directement équivalents, les deux premiers mettant l'accent sur la nature brève et temporaire de l'expérience tandis que l'expression anglaise insiste davantage sur la durée et l'intégration sociale du séjour dans un autre pays.

Le présent article décrit une approche particulière qui a ses origines au Royaume-Uni, mais qui intéresse les développements actuels partout en Europe et ailleurs. L'assurance de qualité, qui est un souci important de l'industrie et du commerce depuis des décennies, devient un problème clé des universités de chaque pays pour respecter un ordre du jour dicté par la mondialisation de l'économie. Pour maintenir une compétitivité internationale, un pays a besoin à la fois d'une main d'oeuvre hautement qualifiée comprenant quasiment la moitié d'un groupe d'âge, détenteur d'un diplôme universitaire, et de contrôles étroits des dépenses publiques afin d'encourager l'esprit d'entreprise et le dynamisme commercial. Plus d'étudiants, moins de ressources. Dans les pays anglo-saxons - et le Royaume-Uni a beaucoup appris de l'Amérique du Nord et de l'Australie - le résultat pour les étudiants individuels est une réduction dramatique du soutien financier direct et indirect sous forme de bourses et de frais d'inscription subventionnés, et pour les universités des réductions sévères du financement accompagnées d'une augmentation simultanée des inscriptions.

Le Royaume-Uni a toujours effectué une sélection double : les candidats choisissent les universités auxquelles ils désirent faire leur demande, et les universités choisissent les candidats qu'elles vont accepter. Mais une fois que l'offre dépasse la demande - comme c'est actuellement le cas pour de nombreuses matières y compris les langues modernes - l'équilibre du pouvoir est modifié. Une université qui propose des cours sans intérêt perd des étudiants et donc un revenu, et dans un système de marché tel que le système britannique, ceci signifie des fermetures de départements et des pertes d'emplois. La qualité est une question d'auto-protection.

D'un autre côté, bien sûr, les professeurs d'université consciencieux ont toujours eu pour objectif de proposer un bon enseignement, ils sont aujourd'hui soutenus par la reconnaissance d'un déséquilibre de longue date. Pendant trop longtemps, le personnel universitaire avait des droits mais les étudiants avaient des responsabilités ; il est désormais de plus en plus reconnu que chaque groupe possède les deux.

Dans certains pays par exemple, il n'était pas difficile jusqu'à très récemment de trouver un professeur dont le dossier d'enseignement était médiocre, peu ou aucun ouvrage de recherche publié, mais un salaire confortable et un emploi à vie.Dans d'autres pays, de nombreux hommes politiques proviennent des milieux universitaires puisque les universitaires ont un salaire garanti, la sécurité de l'emploi et du temps libre. Ces abus sont actuellement ciblés.

Dans l'enseignement supérieur, la qualité est à la fois imposée de l'extérieur et motivée à l'intérieur lorsque les enseignants déterminés cherchent à faire de l'expérience d'apprentissage des étudiants - et non des spécialités de recherche des enseignants ou d'un modèle fixe des connaissances - le point central de l'enseignement universitaire. Le sujet de l'Assurance Qualité choisi pour la séance plénière de Chris Candlin à la deuxième conférence CEL à Jyväskylä in 1999 et le thème adopté pour la 19e Fremdsprachendidaktikerkongress à Dresden en 2001: Fremdsprachen auf dem Prüfstand. Innovation - Qualität - Evaluation, sont deux exemples des soucis actuels des linguistes.

Même si les mesures qui sont désormais adoptées en France, en Allemagne, en Italie et ailleurs pour garantir la qualité des cours offerts ne suivent pas le modèle britannique, elles peuvent s'inspirer de l'expérience du Royaume-Uni, à la fois pour le diagnostique et la diffusion ainsi que pour la définition des résultats d'apprentissage. Ce qui suit décrit une façon de définir et de promouvoir la pratique à suivre dans tous les aspects de l'enseignement universitaire, et décrit ensuite son application au séjour à l'étranger des étudiants.

La politique d'ouverture et de responsabilité du gouvernement Thatcher pour toutes les institutions du secteur public a donné lieu à l'Evaluation de la Qualité (EQ) de chaque département universitaire du Royaume-Uni. En 1995/96, des équipes de professeurs de langues, formés à l'évaluation, ont mené à bien des EQs de chaque département de langues, ils ont évalué l'expérience d'apprentissage de l'étudiant par le biais de l'observation, de la documentation et de la discussion, et ont octroyé des notes de un (inacceptable) à quatre (excellent) sur chacun des six "Aspects de l'Offre" : Conception du programme, Contenu et Organisation ; Enseignement, Apprentissage et Evaluation ; Progrès et Réussite de l'Etudiant ; Soutien et Orientation de l'Etudiant ; Ressources d'Apprentissage ; Assurance de Qualité et Mise en Valeur. La procédure était perfectible, mais les rapports publiés, par institution et par matière, représentent une source inestimable d'information objective, qui met en lumière à la fois la pratique à suivre et les sujets d'inquiétude.

Le Fond pour le Développement de L'Enseignement et de L'Apprentissage (Fund for the Development of Teaching and Learning, FDTL) cherche à résoudre les problèmes soulevés par l'EQ. En 1997, après deux séries de concurrence ouverte, dix projets de langues modernes ont reçu un financement gouvernemental de trois ans d'un total de deux millions de livres Sterling. Les dix projets ont abordé cinq thèmes : le Séjour à l'Etranger, L'Apprentissage Indépendant, La Formation du Personnel, l'Evaluation et les Compétences Transversales. Par le biais d'un programme intensif d'enquêtes, d'ateliers, de sites web, de lettres d'information, de conférences et de visites des institutions, les projets ont cherché à identifier, à décrire, à diffuser et à promouvoir la meilleure pratique dans leurs domaines respectifs. Tous les dépositaires d'enjeux - gouvernement, parents, étudiants, employeurs et les institutions elles-mêmes - ont désormais des points de référence pour mesurer les procédures et la performance de toute institution individuelle.

Les Evaluations de Qualité ont mis en valeur un problème qui nécessitait une attention toute particulière : le séjour à l'étranger des étudiants. Au Royaume-Uni, il est obligatoire pour la plupart des étudiants de langues de passer une année de leur programme de licence à l'étranger, et c'est une option choisie par les étudiants de nombreuses autres disciplines. La procédure d'EQ a identifié une certaine bonne pratique dans cette expérience différente et utile, mais une liste de problèmes plus longue. En relevant ce défi, le Projet du Séjour à l'Etranger, un consortium que j'ai coordonné à partir de l'Université de Portsmouth, a adopté une série de stratégies. Notre objectif était défini dès le départ : il s'agissait d'identifier, d'évaluer et de promouvoir les meilleures pratiques ayant trait à chaque aspect du séjour à l'étranger des étudiants.

Le premier point important est la mise en place d'un réseau : les trois projets FDTL de séjour à l'étranger qui partagent la bannière RESIDENCE ABROAD MATTERS (intraduisible grâce au jeu de mots) représentaient vingt universités, et nous travaillons ensemble très étroitement avec l'aide de collègues dans tout le secteur pour mettre au point de nouvelles approches et modèles de bonne pratique. Et pas uniquement pour les spécialistes des langues : la majorité des étudiants en langues des universités britanniques ne sont pas dans des départements de langues modernes, mais dans les départements de commerce, d'études européennes, d'ingénierie, de droit ou de toute autre discipline spécialisée.

Afin d'identifier des exemples de pratiques à suivre, nous avons:

Nombre de ces activités ont également contribué à l'évaluation et à la diffusion, mais nous avons en outre:

Cependant, l'outil clé de notre travail a été et continue d'être le site web RAPPORT (Residence Abroad Project at Portsmouth) à http://www.hum.port.ac.uk/slas/rapport. Lancé en février 1998, et avec plus de 4700 visites au cours des deux dernières années, le site web, qui est tout à fait accessible aux utilisateurs malvoyants, cible trois audiences différentes - les étudiants, le personnel enseignant et les "autres" (parents, employeurs, etc. qui sont intéressés par les séjours à l'étranger). Outre des conseils pratiques concernant divers sujets, les étudiants bénéficient également d'un nombre très important de liens y compris les sites web d'universités européennes et leurs pages les plus utiles. Nous mettons en avant les données qui proviennent de sources étudiantes car nous savons que les conseils d'étudiants ont plus de crédibilité que nos propres guides. La carte postale électronique est une innovation : les étudiants peuvent envoyer des astuces en ligne concernant une destination particulière à d'autres qui sont sur le point de s'y rendre. Par contre, les enseignants peuvent recevoir des conseils pratiques sur tous les thèmes, avec des exemples sous forme d'échantillon de plans de leçon et de matériaux. Il existe une bibliographie de recherche interrogeable, et une description de la " visite virtuelle " - une visioconférence sur Internet utilisée dans une évaluation de la manière selon laquelle les liens électroniques peuvent mettre en valeur les contacts enseignant-enseignant, enseignant-étudiant, et étudiant-étudiant. Nous espérons en particulier que cela va aider à combler "l'écart des générations" : à présent, ceux qui sont sur le point de partir communiquent souvent avec ceux qui viennent de rentrer, mais personne ne parle à ceux qui s'y trouvent.

Assurance de la qualité et séjour à l'étranger 

Il n'existe aucun modèle de séjour étudiant à l'étranger qui convienne à chaque institution. De nombreuses solutions alternatives sont d'une validité égale. Cependant, pour répondre aux normes de qualité, certains points doivent avoir été abordés, y compris les objectifs, la préparation, le soutien et le contrôle, l'intégration au programme, l'évaluation et l'accréditation, ainsi que la formation du personnel. La clé de nos conseils au personnel enseignant, et en fait de l'apport de qualité dans le séjour à l'étranger, se situe dans une définition claire des objectifs. Nous avons mis au point une taxonomie détaillée, six catégories dans lesquelles, croyons-nous, tous les objectifs d'apprentissage, ou résultats du séjour étudiant à l'étranger peuvent être intégrés. Ce sont par ordre alphabétique:

Les objectifs académiques d'apprentissage comprennent:

Les objectifs culturels chevauchent souvent les objectifs académiques, en particulier si le cours a un intérêt pour les "études de civilisation". Ils recouvrent la perception approfondie des institutions et du mode de vie en pays de langue L2 que la plupart des étudiants acquièrent lors de séjours à l'étranger. 

Ce qui importe le plus est peut être l'acquisition d'une compétence interculturelle. Les objectifs interculturels du séjour à l'étranger ont fait l'objet de recherches ces dernières années, en particulier par le biais du travail du Conseil de l'Europe, de la série de conférences sur les compétences interculturelles présentées par Leeds Metropolitan University, et de l'association nouvellement créée : International Association for Language and Intercultural Communication (IALIC) (Association Internationale pour les Langues et la Communication Interculturelle). La compétence interculturelle est un amalgame de connaissances, d'attitudes, de compétences, d'opinions et de comportements. Pour cette raison, et parce que cela implique une identité personnelle et sociale, l'acquisition d'une compétence interculturelle possède à la fois des composants cognitifs et affectifs. Vivre et étudier à l'étranger devrait aider les étudiants à apprécier la relativité de toutes les conventions comportementales - y compris la leur- et la manière selon laquelle chaque culture construit ses valeurs par le biais de l'interaction sociale. Si tout se passe comme prévu, les étudiants vont acquérir des compétences ethnographiques qui vont les conduire à observer sans mal comprendre, des compétences interpersonnelles qui vont les laisser respecter de nouvelles façons de faire et s'y adapter sans abandonner les leurs, et l'ouverture d'esprit qui les empêche de juger selon des critères ethnocentriques. Les compétences interculturelles ont aussi un aspect lié au travail : la capacité à fonctionner dans un nouvel environnement linguistique/culturel est une compétence hautement appréciée des employeurs internationaux, dont un nombre important n'accordent aucune attention aux diplômés sans expérience de séjour et de travail dans un pays autre que leur pays d'origine.

Les objectifs linguistiques du séjour à l'étranger sont trop souvent considérés comme allant de soi. Dans de nombreux cas, bien sûr il n'y en a pas : les étudiants anglophones qui vont aux Etats-Unis ou dans un pays scandinave où tous les cours se font en anglais ne feront l'objet d'aucune évaluation formelle de nouvelles compétences linguistiques. Mais même si l'acquisition d'une L2 est la raison principale de l'inclusion d'un séjour à l'étranger dans un programme de licence, des recherches prouvent que le progrès linguistique est inégal dans de telles circonstances.

Certaines compétences langagières s'améliorent mieux que d'autres

Dans l'ensemble, les étudiants tendent à parler plus couramment et à être mieux acceptés par les locuteurs natifs, mais ils n'améliorent pas toujours leurs compétences grammaticales. Le progrès est lié aux attitudes, aux stratégies et au comportement. En conséquence, les objectifs devraient de préférence être exprimés en termes de compétences différentes - expression orale, écoute, lecture, écriture, grammaire, vocabulaire, sociolinguistique (registre), compétence langagière - et de stratégies d'apprentissage du langage. Il peut s'avérer nécessaire d'ajouter du travail supplémentaire si les compétences de lecture et d'écriture doivent être mises en valeur de façon significative. 

Les objectifs personnels comprennent l'indépendance, l'autonomie, une confiance en soi améliorée, et une conscience de soi accrue. Ce sont des acquisitions que le coordinateur ou tuteur du séjour à l'étranger a vues à maintes reprises. Elles confirment que le séjour à l'étranger est une expérience d'apprentissage au sens profond, pourtant elles sont rarement explicitées. 

Les objectifs professionnels comprennent toutes les compétences associées au travail, acquises par le biais du séjour à l'étranger. Outre les compétences spécifiques appropriées à la future profession, ils englobent les compétences transversales génériques telles que le travail indépendant et en équipe, la fixation et l'atteinte d'objectifs, la gestion du temps, la résolution de problèmes, l'imagination et la créativité. L'expérience professionnelle et la compétence interculturelle réelles sont des résultats importants au même titre que les compétences de gestion de carrière, qui vont de l'enregistrement des preuves personnelles de compétences, à la recherche des aspects des conventions du travail dans le pays de langue L2. 

La définition des objectifs d'un programme particulier détermine inévitablement les autres aspects - préparation (qui doit bien entendu englober également la préparation pratique), soutien et contrôle, compte rendu et suivi, évaluation - et leur intégration au programme. La préparation, par exemple, peut être associée aux six catégories d'objectif, avec la préparation académique sous forme de méthodes de recherche, d'étude des universités des pays de langue L2, la préparation culturelle dans l'étude des institutions du pays de langue L2 et des conventions comportementales, etc. Le contact avec les pairs, qui met en jeu ceux qui partent, les étudiants à l'étranger, ceux qui reviennent et les habitants du pays de langue L2 (spécialement les nouveaux étudiants en échange), doivent constituer une partie importante de la préparation puisque les étudiants prêtent plus attention à leurs pairs qu'aux universitaires. 

Le compte rendu oral (debriefing) peut également couvrir tous les résultats ou objectifs, qui ont pu être définis dans un contrat d'apprentissage et retracés dans un journal de bord de l'apprenant à l'étranger. Le compte rendu peut réellement contribuer au contact essentiel avec les pairs par le biais de présentations, de réunions, ou de réalisation en commun (livrets, vidéos) par ceux qui rentrent. Le compte rendu valide l'expérience des étudiants en confirmant l'importance que lui attache le personnel de l'institution d'origine, favorise le progrès de la procédure de réflexion et donne du sens à l'expérience qui complète l'apprentissage par le biais d'un séjour à l'étranger, favorise l'apport de stratégies aux étudiants pour consolider et retenir les acquisitions linguistiques et professionnelles, peut contribuer à l'évaluation (spécialement, en lien avec un journal de bord, des acquisitions personnelles, qui sont difficiles à évaluer autrement), et informe les pratiques institutionnelles futures en offrant une réaction sur les aspects de la préparation et du soutien qui ont besoin d'être modifiés.

La pratique recommandée sous-entend que l'atteinte de chaque résultat ou objectif spécifié doit être évaluée, lorsque c'est possible, de manière équitable et pratique. Les évaluations, leur objectif, leur forme et les critères à utiliser doivent tous être clairs pour les étudiants. Etant donné la diversité des expériences des étudiants lors du séjour à l'étranger - dans une université ou en stage professionnel, dans un pays ou deux, pendant des périodes de temps différentes - et étant donné les objectifs individuels différents qui peuvent être mentionnés dans un contrat d'apprentissage, il paraît évident d'adapter l'évaluation à l'individu et de s'inspirer d'autant de sources d'information que possible afin d'augmenter la validité et la fiabilité de l'évaluation. Par exemple, les notes contributives peuvent être octroyées sur la base d'un examen oral, d'un projet écrit, d'un rapport d'employeur, de notes ECTS de l'université d'accueil, du journal de bord de l'apprenant, du compte rendu, etc. Le poids accordé aux six catégories différentes peut varier selon la forme particulière du séjour à l'étranger, de sorte que tous les étudiants reçoivent 10% pour chacun des objectifs culturels, interculturels et personnels, et 20% pour les acquisitions linguistiques, mais les coefficients sont de 40%/10% pour les résultats académiques/professionnels d'un étudiant ERASMUS, et l'inverse pour un étudiant en stage professionnel.

En ce qui concerne la formation des enseignants, nous avons adopté une solution nouvelle dont les réactions suggèrent qu'elle est hautement efficace pour aider les collègues à saisir l'énorme complexité des problèmes impliqués et pour apporter un changement réel dans la pratique des institutions. L'université de Portsmouth offre dans le cadre d'une maîtrise d'apprentissage et de didactique pour l'enseignement supérieur, un module accrédité sur le soutien du séjour à l'étranger, qui est dispensé entièrement en ligne, grâce à l'environnement éducatif virtuel WebCT. Nous avons déjà complété des cours avec succès au Royaume-Uni et en Irlande et nous allons entreprendre cette année la formation de personnel universitaire en France et ailleurs afin que les étudiants où qu'ils soient en Europe puissent profiter au maximum de leur séjour à l'étranger.

Nos recherches les plus récentes - qui ne sont pas encore publiées - soulignent l'importance du séjour étudiant à l'étranger. Au cours d'une enquête réalisée auprès de plus de 800 diplômés, deux tiers ont affirmé que le séjour à l'étranger les avait aidés à obtenir leur premier emploi, et une proportion encore plus importante a révélé qu'il les avait aidés à changer d'emploi par la suite. Plus de 96% ont affirmé que le séjour à l'étranger est un investissement qui en vaut la peine!

Les projets tels que le nôtre proposent un modèle selon lequel les universités peuvent partager les meilleures pratiques et travailler ensemble pour améliorer l'enseignement qu'elles proposent. C'est un modèle qui peut contribuer de manière utile à la fois à la qualité et à la mobilité dans tous les pays Europe.


Bulletin d'information du CEL - octobre 2000
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